samedi 3 janvier 2009

La crise et nous...


Samedi vers 15h, j'ai pris la décision d'aller me faire couper les cheveux chez mon coiffeur habituel. Connaissant son coté bavard, je me délectais en avance de la sympathique discussion. Malheureusement, je fut bien déçu par la banalité de sa conversation:

Kahoueji: " Salut Féthi ca va?"

Féthi le coiffeur: "Wallahi mek taaref, c'est la crise, mais c'est bon tawa Obama bich issalekha…"

Voila désormais le leitmotiv de toute la planète. Il faut croire que c'est dans l'aire du temps de se sentir solidaire de la crise mondiale. Si aux Etats-Unis, au Japon et en Europe la population a de sérieuses raisons de se faire du souci, la Tunisie semble malgré tout à l'abri de cette tempête venue d'ailleurs. Il faut cependant être prudent lorsqu'on évalue l'impact potentiel de la crise sur l'économie tunisienne. Personnellement je pense que les bienfaits ont de fortes chances de contrebalancer les aspects négatifs, n'en déplaise à ceux qui prédisent (espèrent?) l'apocalypse socio-économique.

Il sera en effet extrêmement peu probable de voir le même type d'implosion subite l'économie sur notre sol. Le secteur bancaire, pilier central qui finance notre croissance depuis 20 ans à été mis à l'abri des actifs toxiques qui ont mis a genoux les géants globaux du secteur. Bien au contraire, il semblerai que durant les 5 dernières années la banque centrale a fait pression sur toutes les banques de la place pour nettoyer leurs bilan. Nous somme donc visiblement et durablement à l'abri de la crise financière a proprement dite.

Par contre, la chute de la consommation et du pouvoir d'achats nos principaux partenaires risque de voir diminuer certaines activités industrielles sur notre sol (notamment le secteur automobile). Il faut cependant garder à l'esprit que les industries de sous-traitance, bien que créatrices d'emplois, présentent plusieurs aspects négatifs: Les marges sont tellement compressées que la création de valeur n'est que minime en Tunisie, les emplois sont souvent précaires et très mal payés enfin le transfert de technologies est quasi-inexistant.

Cette même chute de la consommation et du pouvoir d'achat provoquera un besoin impérieux de réductions des coûts à tous les niveaux économiques, et là la Tunisie a des chances de tirer son épingle du jeu. On pourra voir ainsi, une délocalisation industrielle plus lourde, nécessitant une main d'œuvre plus qualifié donc mieux payé, impliquant un transfert de technologies vital pour le développements du pays et enfin développant des postes viables et orientés sur le long terme (car il ne faut pas oublier que lorsque EADS s'installe en Tunisie, c'est pour y rester). Le même raisonnement pourra être élaboré pour le tourisme. Si la saison semble encore incertaine, des milliers de visiteurs aurons l'occasion de privilégié la destination Tunisie réputée plus abordable.

Au final, je pense que notre pays a tous les atouts pour traverser sereinement cette zone de turbulences, l'important sera de ne pas céder à la panique mondiale. Et même si j'ai beaucoup de sympathie pour le nouveau président américain, je pense qu'il suffit de regarder autour de nous pour trouver des sources d'espoir plus tangibles.

Kahoueji

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