lundi 23 mars 2009

Valse avec Sabra et Shatila


Alors je sais que ce n'est pas dans mes habitudes de faire dans la critique cinématographique...c'est même la première fois que je m'essaye a l'exercice. Cependant j'ai toujours pensé que par essence ce blog avait une vocation autant économique que culturelle. Après tout, ça parle aussi culture sur les chaises du café Midoune a Djerba. Et puis ce sujet est aussi douloureux que polémique alors je me lance.

Hier soir, j'ai vu "Valse avec Bashir" pour la première fois. Ce film relate a sa manière les moments tragiques qu'ont vécu les camps de réfugiée Sabrah et Shatila durant la première guerre du Liban. Ces évènements ayant eut lieu avant ma naissance, mon naturel curieux m'a plusieurs fois poussé chercher plus d'information sur ces évènements que la traditionnelle soupe (tiède) que veut bien nous servir Wikipedia. Je savais donc de quoi il s'agissait avant même d'avoir vu le film et je doit dire qu'au bout du compte mes sentiments sont partagés.

Il faut d'abord saluer l'esthétique et la poésie omniprésente de l'œuvre, c'est incontestablement un petit bijoux d'animation. Les problèmes commencent lorsqu'on s'attarde sur la manière dont est traité le sujet. Ce film a au moins pour mérite de soulever cette mémoire, oubliée, gênante presque aussi puante que l'odeur des cadavres laissés derrière eux par les phalangistes a leur sortie du camps. Cela n'excuse pas pour autant le fait que le film dédouane presque totalement l'armée israélienne de ses crimes supposés. Ainsi, il est communément admis que ce sont les juifs qui ont activement participé a l'armement des miliciens avant le massacre. Le film occulte aussi la possibilité que certains soldats israéliens ont participé aux exactions. Enfin le film ne fait quasiment pas référence au fait que la plupart des meurtres ont été commis en dehors du camps, dans un stade de foot voisin ou les corps on été enterrés(le stade a été depuis détruit et reconstruit par des fonds britanniques). Je reproche donc a ce film d'être trop indulgent, comme si l'on voulais pardonner les gestionnaires Allemands d'un camps nazi, juste parce que la personne qui gazai les juifs étaient Polonais ou que sais-je.

Au-delà de ces critiques, j'en veut a ce film d'avoir généré en moi une sensation longtemps oublié. Ce feeling on le ressent lorsqu'on commence a s'informer sur ce qui s'est passer durant cette nuit. Deux paisible camps, une douce nuit de jasmin comme seul la méditerranée peu en offrir; des pères, des mères, des fils, des filles dormant a points fermé. Innocents, inconscient ils rêvent a de meilleurs lendemains comme chacun de nous. Sans se douter qu'un cauchemar d'un autre temps les attends et que leur prochain souffle sera le dernier. Ce souvenir gène autant les arabes (de tout bords), les juifs (israélien ou non) et les chrétiens (Libanais)avec lesquels j'ai pu discuter.

C'est marrant, mais j'ai eu la chance de discuter un matin avec un survivant des camps qui avait dix ans lorsque cela c'est produit. Et lorsque je le questionnais, tout ce a quoi il faisait allusion c'est le formidable gout des poissons qu'il partageai avec sa famille sous la tente, les parties de foot dans le camps et le plaisirs d'avoir toute sa famille réunis. Il n'éprouvai ni haine ni envie de revanche, il s'efforçait juste de faire comme si rien ne s'était produit. Il faut croire qu'au delà d'un certain niveau d'horreur la mémoire deviens très sélective comme celle du soldat dans "Valse avec Bashir". Il n'y a simplement pas de mots assez fort ou assez juste pour décrire Sabra et Shatila, mais cela n'est pas une raison pour oublier. Oublier serai les tuer une deuxième fois et j'espère de tout mon cœur voir plus d'œuvres sur le sujet.

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