jeudi 19 mars 2009

L'éldorado Algerien: mythe ou realité?



On a tous entendu parler des effets d'annonce d'entreprises tunisiennes qui ouvrent une usine en Algérie, qui décident d'étendre leur marché ou encore qui construisent des plans de développements ambitieux dans les contrée voisines. Mais de plus en plus les investisseurs se méfient de ces effet de pub, surtout lorsqu'il s'agit de nos chers voisins. Alors il est vrai que l'Algérie présente sur le papier un marché relativement vierge, une population en croissance constante et une certaine ouverture aux investissements étrangers. Il existe un réel mythe algérien en Tunisie fondé sur la certitude de pouvoir tirer une part du gâteau des 190 milliards de dollars d'investissements en infrastructures promis par le gouvernement pour les deux prochaines années et des revenus mirobolants de la manne pétrolière.

La réalité est autrement plus austère et ceux qui ont tenté le pari algérien savent de quoi je parle. Outre les nouvelles lois relatives au taux de participation Algérien de plus de 51% pour toute nouvelle entreprise voulant s'implanter, les conditions du marché en font un pays relativement difficile en termes d'affaire. Même si il existe plusieurs groupes français, suisses, émiratis et même tunisiens qui réussissent leur implémentation et génèrent de bon chiffres d'affaires, beaucoup d'autres entreprises ont vu leur rêves algériens se transformer en cauchemars.

Les raisons de ses échecs sont légions, on estime par exemple que le marché noir représente plus de 50% de l'ensemble de l'économie algérienne tout secteur confondu. La lenteur de la bureaucratie est mondialement réputée. Au delà d'un taux de chômage nettement supérieur à la moyenne régionale, il existe aussi un problème de main d'œuvre car sur les 120.000 jeunes diplômés chaque année, seulement 10% sont considéré comme apte à s'adapter à l'environnement d'une entreprise moderne. Les revenus pétroliers ne profitent pas aux Algériens car cette industrie n'emploi pas beaucoup de main d'œuvre, les pétrodollars sont le plus souvent alloués aux importations d'ordres général (l'Algérie est le premier importateur de blé dans le monde) car le pays ne produit quasiment rien, le reste est alloué au budget militaire et pour développer encore plus l'infrastructure énergétique. Lorsque le gouvernement essaye de financer une politique de développement qui profite aux algériens les fonds se perdent souvent dans le marasme bureaucratique aux fur et a mesure des changement de caps.

L'Algérie fait donc figure d’immense paquebot, remplis de pétrole, qui navigue dans le brouillard en changeant souvent de cap. Par moment, il traverse des mers calmes ou tout semble clair et l'avenir certain. De temps en temps il touche des rochers (les années 90 ou encore la récente chute des prix du pétrole) et risque de couler a chacun de ces incidents. Difficile donc dans ces conditions de faire atterrir un hélicoptère tunisien sur le pont :)

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