vendredi 8 mai 2009

Religion et Moralité: mais qui a planté l'arbre ?

Dans leurs deux postes Mahéva et Massir nous interpellent sur le sens de l’interaction entre la moralité et la religion, et à Djerba Café on aime les débats houleux portant sur les sujets abstraits. Alors que peut-on penser des affirmations suivantes (dans le cadre des religions strictement Abrahamique):

1- Religion sans moralité: arbre sans fruit.
2- Moralité sans religion: arbre sans racines.

En d’autres termes la religion est une source de moralité qui puise sa force dans la moralité elle-même. Donc la religion se nourrit de moralité pour à son tour nourrir l’homme de cette même moralité altérée par le prisme religieux. Au final l’arbre et le fruit dépendent directement de la moralité. Or si il n’y pas de racines il n'y a pas d’arbre et donc pas de fruit. Cela suppose logiquement que dans l’éventualité d’une absence de moralité, une religion de pourra jamais éclore et donc offrir les fruits de la morale religieuse (or l’histoire nous a prouvé le contraire au moins à trois reprises). Les deux affirmations sont donc totalement fausses si elles sont prisent dans un contexte purement logique. Je pense qu’il y deux problèmes majeures dans ces affirmations: le premier étant la non différenciation entre la moralité fondatrice (la racine) et la moralité religieuse (le fruit). Le deuxième problème est celui de l’absence totale de dieu, or dieu si il est la source de toute religion monothéiste il est aussi l’instigateur de sa propre morale que personne n’a le droit de juger.

Le problème c’est qu’il existe plusieurs types différents de moralités. Par exemple, porter une mini-jupe en Arabie Saoudite est considéré comme un acte immorale or selon les codes de la moralité européens cela est parfaitement admis. Ayant accepté que le concept de moralité est par essence totalement relatif, il devient facile de comprendre que les racines de l’arbre sont en faites les règles de bonne conduite universelles (les dix commandements) et que le fruit est une forme plus élaboré de la moralité religieuse (le Coran, les évangiles…). Du coup on s’aperçoit que si l’on ajoute dieu dans l’équation tout deviens plus claire et plus juste. Dieu a planté les racines de la moralité en Abraham et Moise et les autres prophètes qui ont suivis ont cueillis les fruits de l’arbre qu’est devenu le monothéisme élevé au rang de religion universelle. Au final ces affirmations ne sont vraies que si c’est dieu qui a planté l’arbre. Cet exercice de logique fondamentale m’amène à vous exposer une question qui me tracasse et que j’aurai peut être la chance de discuter une autre fois : Dieu est il un être moral (au sens que l’on conçoit dans une société moderne dite normal) ?

8 commentaires:

  1. Juste un petit rectificatif, c'est la religion qui représente les racines de l'arbre et les fruits en sont la morale, le résultat, la bonne conduite, l'équilibre, etc . .

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  2. Désolé Anonyme mais c'est pas ca. La racine de l'arbre c'est les dix commandements et la religion c'est l'arbre.

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  3. Petite précision : amoral et immoral sont deux concepts différents ;-)

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  4. Merci Houssein, c'est corrigé...

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  5. Dans l'exemple donné, porter une mini-jupe c'est admis en Europe parce que la personne est considérée responsable de ses actes. Elle se comporte et agit selon sa propre morale. Ce qu'elle fait ou ce qu'elle ne fait pas cela la regarde ; elle est libre arbitre... En revanche la moralité de l'Arabie Saoudite ne permet pas de porter un tel vêtement parce qu'il ne correspond pas aux règles de conformité et aux principes de la religion qui dicte tout ce que l'on doit faire ou ne pas faire.
    Dans le premier cas on responsabilise la personne, on croit en son intelligence. Dans le second cas on infantilise la personne. Elle est considérée comme incapable de faire les choses d'elle même. On récolte les fruits de ses arbres selon que les racines sont bonnes ou mauvaises.
    Bakhta

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  6. Dans les deux affirmations, on assure que les deux notions religion et moralité sont interdépendantes, or si la religion est d'origine divine, la moralité ne l'est pas toujours. Un comportement moral dicté par les droits de l'homme peut aller à l'encontre de ce que préconise la religion. Couper la main d'un voleur est sûrement un acte immoral mais pas irréligieux.

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  7. @ Maheva: Tu sais il ne faut jamais lire les textes saint au premier degres, peut etre que "couper la main" est une image ésotérique qui veut simplement dire: empeche le de repeter le vol de maniere definitive par l'education ou la prison et non forcement par le sabre.

    Maintenant si toute moralité n'est pas d'origine divine, alors elle trouve sa source dans la nature, or c'est dieu qui a crée la nature il est donc a l'origine de toute moralité (et d'immoralité, après tout c'est lui qui a aussi crée la pomme) et il laisse donc le choix du "tariq el moustakim" a l'homme. C'est bien en cela qu'il est merveilleux, sa confiance dans sa propre création.

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  8. Ton article nous dit qu'en fait il n'y aurait pas eu de moralité avant Abraham (la tentative de tuer son fils était t-elle tellement morale par ailleurs ? même sous le commandement de "quelqu'un d'autre") et que la moralité n'a pas existé chez les d'autres peuples comme les chinois, les japonais ou les indiens d'Amérique. Ce dont personnellement je doute fort. d'où est ce que les japonais ont tiré leur code moral (par ailleurs très élaboré) de quel dieu ? n'est ce pas simplement l'impératif d'une vie sociale harmonieuse et organisée qui pousse à créer des règles morales.

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